Il fait encore chaud cette fin d’après-midi en Toscane lorsque je sors enfin sur la terrasse de la villa, bordée de cyprès, construite en pierre du pays et au toit de tuiles ocre clair. Mes invitées, Léa et Cathya, deux sœurs, profitent de la piscine et s’arrêtent un instant de discuter pour m’accueillir. Un seau à glace dans lequel surnage une bouteille ouverte de vin blanc italien effervescent, un Alta Langa du domaine Fontanafredda, est installé à côté de leurs transats, ombragés par un large parasol d’un rouge criard. Je constate avec plaisir que les filles ne m’ont pas attendu pour prendre l’apéritif, ce qui me rassure car je ne souhaite pas que mes contraintes professionnelles leur gâchent le séjour.
Léa, splendide jeune femme de vingt-cinq ans avec laquelle je sors depuis trois mois, me gronde de loin, me reprochant mon absence, puis court vers moi, le visage illuminé d’un éblouissant sourire. Alors qu’elle s’approche, le soleil fait briller l’or de la chaîne de cheville qu’elle porte aujourd’hui. Sa gracieuse poitrine, parée par son haut de maillot, dont les pièces de tissu en triangle laissent apparaître la blancheur appétissante de ses chairs encore blanches, retient toute mon attention. Arrivée à ma hauteur, la belle me fait les gros yeux puis ne tarde pas à enlacer mon bras avant de me raconter ce que j’ai raté de leur journée, pendant que je travaillais seul dans le bureau à l’intérieur de la maison. Les pointes de ses cheveux châtains mi-longs qui virevoltent lorsqu’elle bouge sont encore humides. Son corps mince et musclé de nageuse a soif de ma présence, se colle davantage contre moi. Relevant la tête, elle me fixe de ses beaux yeux bleus, mais je ne vois que ses fines lèvres si fragiles dont j’ai une folle envie. Je l’embrasse brusquement à pleine bouche, un bras autour de sa taille, son menton entre mes doigts.
Cathya, assise sur la margelle encore chaude de la piscine, les jambes immergées dans l’eau reflétant le bleu lapis-lazuli du bassin, déclare soudain qu’elle a faim et, bien qu’encore mouillée, commence à regagner la maison. Je l’observe s’éloigner, élégante, le dos droit, alors que quelques vaguelettes fendent avec paresse la surface de l’onde, leurs crêtes scintillantes frappées par les derniers rayons du jour. Comme sa sœur aînée elle est, à vingt-trois ans, d’une beauté étourdissante. Pourtant la cadette, tout est plus grand chez Cathya : les yeux, la bouche, ses cuisses, ses hanches. L’étoffe de son haut de maillot est bien trop fine et ne couvre que l’essentiel de sa généreuse poitrine, laissant admirer pleinement le volume opulent de ses seins. Elle arrive bientôt sur le seuil de la maison et Léa m’abandonne en courant dans l’herbe rase du jardin pour rejoindre sa sœur, l’attrape par la main avant de chuchoter à son oreille. Pendant leur messe basse, elle se retourne à plusieurs reprises vers moi, ostensiblement, afin de vérifier que j’ai su apprécier le bas du maillot brésilien aux bords très échancrés que je lui ai offert, lequel offre aussi une vue irrésistible sur son superbe derrière, fendu d’une mince bande de tissu.
La journée a été longue et nous sommes tous affamés. Après que les filles se sont rafraîchies chacune dans leur chambre, nous nous retrouvons à la cuisine et commençons à préparer le dîner. Cathya arbore toujours son excitant haut de maillot, accompagné d’un paréo. La chaleur est aujourd’hui insupportable et je la comprends très bien, mais mes yeux indiscrets s’attardent parfois un peu trop sur son imposante poitrine. Heureusement pour moi, Léa ne s’en formalise pas. Les deux sœurs ont toujours été proches, dans une forte intimité remontant à leur enfance. J’ai encore du mal à trouver la bonne distance entre elles, entre mon désir brûlant à l’égard de Léa, et l’inévitable envie animale que j’éprouve pour les deux à la fois tant elles sont proches l’une de l’autre. Lorsque je dois travailler tard dans la nuit, elles dorment d’ordinaire ensemble, dans le même lit, une habitude qu’elles ont toujours eue. Je les retrouve souvent collées, dans les bras l’une de l’autre, au-dessus des draps, cheveux mêlées, uniquement habillées de courtes nuisettes en soie. Un spectacle des plus charmants, mais aussi des plus érotiques. Je suis en couple avec Léa, mais Cathya me séduit, inutile de le nier. Leur air de famille immanquable, mais aussi leur dissemblance irrévocable sur beaucoup d’aspects sont autant de points qui ne cessent de m’attirer. Et ma fascination pour ces deux jeunes femmes n’est pas que physique, les deux grâces étant aussi passionnantes l’une que l’autre, versées dans les arts et curieuses de tout. Nos longues discussions près de la piscine ou au dîner sont des moments enchanteurs que je ne manquerai pour rien au monde.
La nuit précédente, alors qu’elles dormaient ensemble, je m’étais glissé dans la chambre de Cathya à l’étage, voulant réveiller Léa afin de regagner notre lit au rez-de-chaussée pour y faire l’amour. Mais mon amante, sans se réveiller, m’avait soudain attrapé et serré contre elle, avec force, tout en murmurant des paroles inintelligibles. Ne voulant pas me débattre, de peur de perturber le sommeil de sa sœur, j’avais accepté de rester dormir là, renonçant à mon plan. Nous étions donc maintenant couchés tous les trois dans le même lit. Le contact du corps tiède de Léa provoquait en moi un vif émoi et je percevais dans ce lit étranger la chaleur et l’odeur du corps de sa sœur, ainsi que les fragrances de son souffle si proche. Je brûlais de baiser Léa, mais je ne l’envisageais pas en présence de la cadette. La tête pleine de dérangeants fantasmes, j’avais au final réussi non sans mal à m’endormir.
Les préparatifs du dîner avancent et nous mangerons ce soir sur la terrasse de la villa, laquelle offre une vue époustouflante sur l’arrière-pays toscan, couverte par un large toit de chaume, protection indispensable contre le soleil au plus chaud de l’été. Le repas est servi à une table raffinée, aux pieds en chêne massif et à l’imposant plateau en marbre de Carrare. Afin de nous accompagner pendant le repas et parce que mes invités adorent le vin blanc, je propose d’ouvrir une bouteille de bourgogne, un Puligny-Montrachet Les Pucelles 2005 du domaine Leflaive. Un vin racé, complexe, dont on tombe amoureux immédiatement, que j’aime à faire connaître et partager aux personnes qui comptent pour moi. Ce vin déjà à maturité est servi dans de larges verres soufflés bouche à fond plat, resserrés à l’ouverture, permettant d’apprécier pleinement la complexité de son bouquet.
Avec un tel vin pour nous accompagner, nous sommes rapidement joyeux et le repas est animé. Je fais rire Cathya et chauffe dans le même temps Léa sous la table sans être très discret, en lui faisant du pied. Elle répond bien volontiers à mes sollicitations, en remontant à son tour très haut le sien, le long de ma jambe nue, jusqu’à le poser sur mon bermuda. Après le dessert, redescendus à la cuisine, nous rangeons tous les trois jusqu’à ce que Léa s’éclipse pour passer un coup de téléphone à leur mère, qui a tenté de les joindre pendant le repas. Pour ce faire elle part s’isoler, nous laissant seuls Cathya et moi. En attendant son retour, nous continuons à discuter. J’en profite pour admirer la cadette d’une façon un peu plus appuyée qu’à l’accoutumée, ce que je m’astreins à ne pas faire en la présence de Léa. Quasiment aussi grande que moi, les courbes torrides de sa silhouette galbée me séduisent au plus haut point. Sa large bouche rieuse, souvent moqueuse, est comme un appel aux baisers. Adossée au plan de travail, consciente de mes regards, elle me sourit en sphinx, attitude qui lui est propre. Ses beaux et longs cheveux châtains flottent sur ses épaules, ses grands yeux azur en amande plongés dans les miens.
Tout en discutant, elle se rapproche alors, pas après pas. Je n’y prête d’abord pas attention, elle aime parfois me taquiner, me mettre dans l’embarras. Mais c’est en ressentant la chaleur de son corps que je constate soudain qu’elle s’est avancée jusqu’à se positionner à seulement quelques centimètres de moi, proche, beaucoup trop proche.
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