Journal, chaussures et Champagne

Journal, chaussures et Champagne

Je me réveille tôt aujourd’hui, car du travail m’attend. J’ai en effet avancé hier en complétant le premier texte de ma série « Les tribulations d’un écrivain » qui vise à me dévoiler davantage et vous partager les dessous du métier d’auteur, mais il reste l’étape de la correction avant sa publication, exercice qui n’est jamais une mince affaire.

Notre ami G. m’a prévenu lundi qu’il était de retour à Paris. Cela fait un long moment que nous ne nous sommes pas vus et je lui ai proposé de prendre l’apéritif ce soir ensemble avec O. Je dois lui communiquer le lieu où nous irons et, à cette heure, je n’en ai pas la moindre idée. En août à Paris, le choix est plus restreint que d’habitude, même si de très bonnes adresses sont restées ouvertes ou ont déjà effectué leur rentrée. Finalement, en accord avec O., je réserve et informe G. que nous nous retrouverons à « Bubble Bliss », un bar à champagne. Les bulles appellent la fête, et nous avons besoin de plaisir et de joie.

Tout en corrigeant mon texte à l’aide du logiciel Antidote – processus pénible que je dois encore apprendre à maîtriser – je réfléchis à l’avenir de ce journal, dont vous lisez aujourd’hui une page, et à son rôle dans mon œuvre. Il a été jusqu’ici une ligne discontinue dans ma pratique de l’écriture et j’ai souvent recommencé à m’y atteler pendant les vacances. Finalement, les différentes entrées étaient très disparates et n’avaient que peu d’intérêt. J’avais néanmoins le goût d’en écrire, une faculté qui doit être exploitée lorsque l’on se prétend écrivain. Assez rapidement donc, l’idée s’impose à moi que ces textes sur ma vie et l’envers du décor de mon travail pourraient intéresser et même toucher un public que l’érotisme repousse. De plus, les faire connaître contribuerait à accompagner mon mouvement en cours de diversification.

L’heure tourne. La première page de mon journal est programmée pour une publication automatique ce soir à minuit et il est déjà temps de me rendre chez mon kiné. Je n’ai qu’un étage à descendre pour rejoindre son cabinet, ce qui me prend environ trente secondes, un choix dont je me félicite à chaque nouvelle session.

Pendant la séance, nous parlons de voitures de luxe, un domaine dans lequel je ne peux qu’avouer la plus complète ignorance. Malheureusement, on ne peut pas tout connaître et de toute façon, cela ne risque pas de changer. En effet, les orientations actuelles de la mairie de Paris n’encouragent guère à acquérir un véhicule.

Je travaille encore l’après-midi sur mon prochain chapitre qui sera rendu accessible à la lecture dans la nuit de vendredi à samedi sur la plateforme Wattpad (comme chaque semaine) de ma romance érotique « Margaux à New York ». Je constate qu’il nécessite d’être étoffé et en grande partie réécrit. J’ai été bien paresseux et présomptueux de le mettre de côté si vite, pensant à tort l’avoir achevé. C’est un travers assez commun chez moi de sous-estimer le reste à faire, peut-être l’optimisme débordant dont je fais preuve dans l’écriture. En effet, beaucoup d’éléments de mon roman, et plus généralement de mes textes, mûrissent lentement, macèrent avec plusieurs ingrédients ajoutés peu à peu à la recette de manière parfois consciente, parfois inconsciente, assemblage étendu dans le temps qui m’amène souvent à observer un écart important entre le premier jet, cette version initiale que j’ai couchée sur le papier, et ce que j’ai à l’esprit avant de m’autoriser à publier l’œuvre en question.

En milieu d’après-midi, je lève la tête vers l’extérieur. Le ciel de la capitale est bleu, sans nuages et le soleil brille intensément. Il est temps d’aller faire quelques courses, à savoir récupérer chez mon chausseur une paire de mocassins qui ont été ressemelés . Quelques personnes désœuvrées traînent dans les rues. Nous sommes encore au cœur des vacances d’été. La ligne 14 du métro peut m’amener à la Madeleine et c’est donc les écouteurs dans les oreilles que j’entre dans la rame, en m’asseyant à la seule place disponible au milieu d’un groupe de jeunes gens qui apparaissent assez étonnés de mon choix. Je ne prête pas beaucoup d’attention à cette réaction et ils finissent par reprendre leurs discussions. Alors que je lève les yeux, je m’aperçois que les carrés autour sont quasiment tous vides et que je me suis jeté au milieu du seul groupe de sièges occupés ! Comprenant mieux la surprise de mes voisins, je me décale pour aller m’installer un peu plus loin et les laisser tranquilles. Il est assez rare que je sois aussi peu attentif à mon environnement. La mise au point de la nouvelle version de mon journal d’auteur m’accapare vraiment l’esprit.

Tandis que j’émerge de la bouche de métro place de la Madeleine, une envie subite redirige mes pas vers la boutique de la maison du whisky. J’y achète une bouteille de saké que j’avais repérée il y a déjà quelque temps sur leur site web ainsi qu’un bourbon. L’achalandage des rayons est si finement étudié qu’il serait triste de ne pas s’abandonner à l’impulsion qui en découle. Mea culpa.

La foule est plus dense sur la place baignée par le soleil avec, et c’est logique, un nombre important de touristes évoluant entre l’église, la rue du faubourg Saint-Honoré et les magasins de luxe présents aux alentours. Après avoir récupéré mes chaussures chez Weston, je suis encombré de plusieurs sacs et choisis de rentrer en taxi. Le mois d’août se prête parfaitement à des traversées motorisées de Paris, ce qui ne m’a pas empêché au préalable de vérifier l’itinéraire, les fermetures d’axes routiers majeurs étant une spécialité parisienne chaque été.

De retour à mon bureau, je continue d’écrire jusqu’au retour d’O. Elle est ravie de sortir dîner et boire dans ce bar qu’elle m’a fait découvrir et que nous apprécions beaucoup. Nous nous habillons pour l’occasion, elle en revêtant une splendide robe d’été et pour ma part une veste de costume pied-de-poule et un pantalon blanc. Fringants, nous filons en taxi vers l’adresse de notre rendez-vous et tombons nez à nez avec G. arrivé quelques secondes plus tôt.

Les différents champagnes et les tapas délicieuses s’enchaînent à vitesse grand V. Nous discutons de nos vacances et de littérature. Deux producteurs sur les trois que nous essayons me plaisent, même si je considère de plus en plus que les conditions idéales sont réunies quand une unique bouteille est consommée au cours du repas, afin que l’on puisse y consacrer la totalité de notre attention. Le courant passe bien avec le propriétaire des lieux, très sympathique, que nous rencontrons pour la première fois et ce dernier nous offre un verre d’un sublime ratafia de Champagne, cet alcool doux muté, qui s’avère délicieux et me rappelle l’indépassable 1996 de Michel Gonet.

Ratafia champenois 18 ans d’âge Dumangin

La soirée se conclut ainsi très agréablement et, après avoir quitté G., nous marchons un peu avant de rentrer. Une notification m’indique la publication automatique de mon billet sur mon blog d’auteur. Ce fut à l’évidence une journée bien remplie.

FIN

C’est tout pour aujourd’hui 🥹 J’espère que vous avez aimé cette journée dans ma vie et mon métier d’écrivain. N’hésitez pas à vous abonner si c’est le cas !

Et bien sûr si vous appréciez mon travail, vous trouverez ci-dessous le lien vers mon recueil de nouvelles érotiques contemporaines 🔽🔽

Le recueil « La Chair et l’ambroisie »

Les autres textes de la série « Les tribulations d’un écrivain »

Les nouvelle érotiques par Pascal L’Arc

L’auteur

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