Insomnie et dimanche à Paris

Je suis victime dans la nuit d’une insomnie et renonce à dormir vers 5 heures du matin. Au fil des expériences de ces nuits écourtées, j’ai appris à ne pas rester inactif quand le sommeil décide de me fuir. Alors que la réécriture de “Margaux à New York” continue, je commence à consacrer un peu de temps pour la constitution des trames et du plan de mon prochain roman. Je suis très enthousiaste à son sujet, car j’en ai très récemment trouvé le thème principal. Sans distraction, les idées fusent et je prends des notes pendant plusieurs heures. Grandes lignes narratives, fiches de personnages, scènes intéressantes à décrire… tout s’enchaîne et se met en place.

C’est un progrès sensible que j’ai connu il y a peu dans mon activité d’auteur, en passant des nouvelles pour lesquelles je planifiais peu, aux formats plus longs qui me demandent davantage de travail d’organisation en parallèle de l’écriture. Si j’ai eu au début des difficultés à m’imposer cette rigueur, j’ai fini par m’y faire, et même à y prendre plaisir. Quand l’épuisement se fait sentir vers 8 heures, j’ai déjà franchi un grand pas dans la structuration de cette œuvre.

Conséquence inévitable, le réveil est ardu et j’émerge vers 11h. Heureusement, O. n’est pas une lève-tôt. Un peu plus tard, après avoir réussi à sortir du lit, nous profitons de la généreuse lumière présente dans le salon pour y boire notre thé matinal parfumé au jasmin.

La journée débute par une chasse, celle d’un sandwich au pastrami. Après avoir identifié notre cible sur le web, nous partons derrière la gare de Lyon, bordé par la coulée verte. Nous passons incidemment par la place Henri Frenay, toujours aussi lugubre et peu accueillante. La boutique que nous cherchons est au milieu d’une nouvelle aire de restauration à la mode, installée dans d’anciens hangars de la SNCF. Quartier autrefois peu reluisant, il change considérablement suite à l’augmentation continuelle des prix de l’immobilier parisien, qui a convaincu les promoteurs les plus rétifs. Les tables autour de nous sont occupées par des familles avec enfants. Les hommes et les femmes présents ont des têtes d’acteur de Klapisch. Bonne analyse sociologique du réalisateur ou mimétisme des individus à leur milieu ?

Une exposition intéressante sur la nourriture proposée par les trains de la SNCF depuis les années 50 me permet de constater que la présentation des mets et plats servis par le transport sur rails est depuis cette époque peu ragoûtante et constamment d’apparence artificielle. J’en déduis et généralise qu’en dehors d’une vraie cuisine et d’un cuisinier qualifié, l’horreur commence.

En sortant, nous effectuons une promenade le long des jardins suspendus puis rentrons peu à peu chez nous. Je note que les Parisiens sont déjà en mal de soleil et de chaleur quand j’observe de nombreux maillots de bain sur les pelouses du parc de Reuilly – Paul Pernin. Ou peut-être est-ce l’été indien que nous connaissons depuis quelques jours qui les encourage à profiter des restes de la belle saison.

La coulée verte, à Paris
La coulée verte, à Paris

Nous avons rendez-vous à 18h45 avec J. au cinéma Max Linder sur les grands boulevards, pour une projection de “À toute épreuve”, un film de John Woo datant de 1992, qu’O. et moi n’avions encore jamais vu. Il m’évoque – dans son outrance de combats, de cascades et de fusillades débitées jusqu’à l’absurde – ceux des Marx Brothers, dans lesquels l’humour et les situations cocasses étaient également poussés jusqu’aux limites du réel, et même au-delà.

Après la séance, nous sautons dans un taxi assez confortable et spacieux pour que nous discutions sans interruption jusqu’à l’arrivée chez nous. En prévision d’un dîner tardif, O. nous a mitonné une délicieuse bolognaise faite maison. Elle a aussi tenu à faire elle-même des pâtes fraîches, et c’est en prenant l’apéritif avec un vin rouge portugais de la région du Dao qui nous accompagnera tout au long du repas, que nous finissons les préparatifs avant de passer à table.

La fin de soirée est joyeuse et animée. Nous avons une discussion très intéressante avec J. sur le syndrôme de l’imposteur et les blocages qu’il peut générer sur le travail d’un artiste et d’un écrivain. Nous nous séparons assez tôt comme prévu, car la semaine recommence le lendemain. Et après avoir rangé sommairement le salon, c’est le ventre plein et une bonne fatigue dans les jambes qui m’assureront un solide sommeil cette fois que je m’écroule un peu plus tard sur le lit.

FIN

C’est tout pour aujourd’hui 🥹 J’espère que vous avez aimé cette journée dans ma vie et mon métier d’écrivain. N’hésitez pas à vous abonner si c’est le cas !

Et bien sûr si vous appréciez mon travail, vous trouverez ci-dessous le lien vers mon recueil de nouvelles érotiques contemporaines 🔽🔽

Le recueil « La Chair et l’ambroisie »

Les autres textes de la série « Les tribulations d’un écrivain »

Les nouvelle érotiques par Pascal L’Arc

L’auteur

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