Infidélité au déjeuner

J’ai rencontré Capucine à la machine à café de l’entreprise parisienne où nous travaillons tous les deux. Recrutée il y a peu dans un autre service que le mien, elle prend sa pause tous les jours à la même heure, le plus souvent en compagnie d’une collègue. Âgée de vingt-cinq ans, la jeune femme est une sublime rousse aux grands yeux bleus, longs cils, le visage parsemé d’adorables taches de rousseur, toujours élégante. Impressionné, je suis rapidement tombé sous son charme. Les premiers temps, nous n’échangions que quelques mots, bonjour, au revoir. Finalement, un matin où elle n’était pas accompagnée, j’ai engagé la conversation. Par la suite, nous avons pris l’habitude de discuter elle et moi, chaque jour davantage. Je la fais souvent rire par des saillies absurdes et la belle me décoche des sourires incroyables qui font s’emballer mon cœur. Afin d’échanger plus régulièrement, j’ai commencé à lui écrire via la messagerie instantanée du boulot. Quelques mots par jour au début, afin de ne pas la déranger. Nous avons ainsi pris peu à peu l’habitude de converser quotidiennement, même en dehors du temps de repos ritualisé de la pause-café. L’intelligence et la répartie dont fait preuve la jolie rousse ont achevé de me séduire. Un matin, en discutant, je comprends que sa collègue est absente pour la journée et que Capucine risque de manger seule ce midi. Je saisis l’occasion et propose de l’inviter à déjeuner dans un très bon restaurant japonais à l’ambiance intimiste que j’apprécie beaucoup, proche du bureau, offre que la belle accepte rapidement.

Alors que nous sommes tous deux installés à une table tranquille à l’écart des autres clients, tout en dégustant quelques délicieux nigiri-sushis accompagnés d’un élégant saké de qualité Junmai Daigingo pouvant rivaliser avec les meilleurs vins blancs, j’apprends que la jeune femme est plutôt bien dans son couple, mais que son mari travaille trop et s’avère au quotidien moins aventureux qu’elle ne le souhaiterait. Je l’écoute, les yeux légèrement plissés, absorbant ses paroles, un léger sourire au coin des lèvres. À chaque mouvement de la tête qu’elle effectue – par exemple lorsqu’elle la penche en arrière pour boire depuis sa coupe en porcelaine d’Arita, décorée d’arabesques d’un bleu profond, une gorgée de l’alcool japonais que nous savourons – la couleur fauve tranchante de ses cheveux impeccablement peignés m’ensorcelle. La beauté de ses traits, si vive quand la belle plisse son petit nez mutin, me fait perdre mes moyens. Alors que nos conversations portaient jusqu’ici sur de thématiques professionnelles, notre tête-à-tête prend aujourd’hui un chemin plutôt inhabituel, davantage personnel. Profitant de l’occasion, je suis à la manœuvre. Tous deux grisés par l’alcool, nous flirtons avant d’en venir à comparer nos visions du couple. Capucine sait déjà que je suis célibataire, et attiré par elle. La jeune femme arbore un large sourire, l’azur de son intense regard plongé dans le mien, sa tête légèrement inclinée, sensuelle, sachant bien vers quoi l’on pourrait se diriger. Le temps s’écoule de la plus délicieuse des façons, et après cette parenthèse dorée, nous retournons finalement au bureau. Le train-train du quotidien repart, comme avant.

Quelques jours plus tard dans la matinée, accaparé par une charge de travail inhabituelle, je n’ai pas le temps de prendre le café, à grand regret. Un peu avant midi, je reçois un message de Capucine :

– Salut ! Tu as du boulot cet après-midi ?

– Non, rien de spécial, tu n’as pas de réunion à quatorze heures ? Tu veux qu’on aille déjeuner ?

– Je pensais… Tu m’as dit que tu n’habitais pas loin.

– À deux stations, quinze minutes pour y aller à tout casser.

– On s’y rejoint ?

– Bien sûr, je t’envoie l’adresse.

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